samedi 27 février 2010

Apprendre ...

Dans son livre Every Student Can Succeed (traduction : Tous les étudiants peuvent réussir), le psychiatre William Glasser identifie le pourcentage de la matière comprise et intégrée en fonction de l'activité. Ainsi, peu importe son activité (étude du yoga, étude de la musique, études des langues, étude de l'histoire, etc.), un étudiant apprend et intègre :
- 10 % de ce qu'il lit
- 20 % de ce qu'il entend
- 30 % de ce qu'il voit
- 50 % de ce qu'il voit ET entend
- 70 % de ce qu'il discute avec les autres
- 80 % de ce qu'il expérimente personnellement
- 95 % de ce qu'il enseigne à quelqu'un d'autre

mardi 16 février 2010

Violence, sécurité et ….Etat d’âme.

Mon lycée n’a pas encore fait la une des journaux nationaux, pour fait de violence et notre cité solaire est plutôt calme… Cependant, je me sens concerné, car le climat général est dans le trouble, et la relation avec les collégiens ( plus que les lycéens ) peut facilement friser l’incident grave. Je dis ‘ grave ‘ , quand la relation adulte-enfant nous échappe… Une bêtise sanctionnée et réparée, fait partie de la gestion de notre travail. Une bêtise, qui dérape en agressivité, puis en violence verbale ou physique, trouble le fonctionnement normal ; et quand cet incident est relayé par la violence des parents ( par simple ‘ solidarité ‘ avec leur enfant.. !), qui accusent, menacent … Par la violence, de ‘ jeunes ‘ extérieurs à l’établissement … : c’est ‘ la violence ‘ qui entre et s’installe dans une collectivité qui ne peut fonctionner que dans le calme et la paix, et ne se régule que par le dialogue et le respect des uns envers les autres … Cet équilibre fragile, manque chaque heure , de s’écrouler… Les professeurs comptent sur les CPE et l’équipe de direction pour ramener l’équilibre. Ils se plaignent ( je lis, ailleurs … ) que « l’administration » ( qu’ils disent …) ne les soutient pas assez ! ( J’ose penser, que dans notre cité scolaire, les enseignants ne nous jugent pas ainsi … ? Hum .. )
Le chef d’établissement, son adjoint vivent difficilement cet affrontement qui peut venir d’élèves, d’enseignants, de parents, de personnes extérieures… Il est seul ; sa propre hiérarchie lui est rarement un soutien ; surement accusatrice quand l’incident aura lieu : il est si facile à postériori de constater ce qui n’avait pas été fait, ce qui a manqué ; et si facile d’agiter les textes .. etc …etc.
J’ai perdu confiance, en ceux qui devraient nous protéger.
Et à contrario, j’espère que nos équipes savent que l’équipe de direction - appuyée des autres collègues ( nos indispensables CPE, les enseignants, les AED…)- est là, pour éviter et partager les inconvénients de l’incident, afin que personne ne se sente seul et désigné coupable… !

J’entends aujourd’hui, mon ministre, annoncer des « états généraux de la sécurité à l’école ». je crois me souvenir, qu’avant les européennes, le candidat M. Sarkozy, en avait déjà parlé… Et je regrette, que les slogans politiques viennent sur ce terrain purement professionnel. Nous sommes loin aujourd’hui, d’un débat idéologique sur l’école ; nous sommes dans l'urgence, le fonctionnement ! Dans mon collège ( 380 élèves ), notre équipe éducative ne compte que trois AED ( surveillants, sur toute la semaine : 7h30 – 18h00 …) : c’est insuffisant pour surveiller les cours, et les études nécessaires… Il est donc difficile de travailler sur d’autres aspects… !. Au lycée ( 430 él. ), nous avons perdu deux postes d’AED, ces trois dernières années ; aussi, nous ne pouvons plus assurer le soutien demandé … Là, je ne fais pas de la politique : je suis au plus près de terrain…
Un collègue proviseur Philippe Tournier, dit sur ‘ France-info ‘ « le moindre magasin a son vigile, pas les lycées »
Je voudrais faire comprendre, que nous sommes sous le seuil de sécurité, dans nos établissements.

Ce n’est pas de la politique… Je dis cela, parce que je suis ‘ personnel de direction ‘… Parce qu’il pourrait m’être reproché de ne pas tenir mon devoir de réserve. Un ancien recteur de L.. disait : « si vous avez des ‘états d’âme’, démissionnez ! ». Oui, j’ai des états d’âme… et d’ailleurs, je suis discret … Et je ne comprendrai pas bien, ce conseil… Je ne suis pas nommé par ‘ le politique ‘ : je suis fonctionnaire ( disponible …etc ), j’ai passé un concours pour rejoindre le corps des ‘ personnels de direction ‘ ; et mes idées politiques n’interviennent pas dans la pratique de mon métier. Je suis passionné par mon métier, j’aime les gens qui m’entourent, et je suis d’autant plus blessé ( c’est mon attachement au service public … ) de ne pouvoir leur permettre de fonctionner avec la sécurité souhaitée, et les moyens nécessaires ( heures poste et non Hsa … ). Je préfèrerai travailler sur un ' Projet ',et non pas jouer 'au pompier'. Je sais bien qu'un vrai débat, nous amènerait sur des questions de société... Mais dans l'urgence, je voudrais pouvoir assurer à tous mes élèves qui n'ont pas cours une permanence digne de ce nom, une surveillance ( vols, bagarres ..) dans les couloirs, les cours ..etc.

lundi 15 février 2010

'MARIANNE', Osons les solutions de 'bon sens et la tolérance zéro !

La revue Marianne ‘ Ose les solutions ‘ : Enfin, des « mesures de bons sens » !
.MARIANNE.FR/VA-NIQUER-TA-MERE-LA-PUTE-ALORS-ON-FAIT-QUOI

Je reprends chacune d’elle, et j’imagine son application dans mon établissement ( Cité scolaire : 800 élèves, moitié collège, moitié lycée )

- les téléphones portables … Rien ne sert d’interdire, ce que l’on ne peut pas faire respecter. Manque de surveillants d’une part, et il est de toute façon difficile d’être partout. Les parents demandent eux-mêmes que leurs enfants restent en relation… Avantage des portables, lorsqu’un professeur est absent, et autre changement de dernière minute … Je propose de limiter l’interdiction dans les bâtiments…

-Tous les établissements, ne sont pas clos, au point de limiter l’entrée à un seul accès… Comment refouler un élève qui arrive par le transport scolaire ? Cette mesure n’est pas réalisable !

-Il est intéressant de privilégier les étudiants, en recherche de moyens. Il est encore plus intéressant de prendre des personnes qui désirent travailler dans l’éducation… Quelles seraient les perspectives d’emploi et de carrière de ces adultes ? Le fait, est qu’il est urgent d’augmenter le nombre de surveillants… !

- Définir ce qu’est « l’’administration » !? Nos surveillants sont débordés par des études surchargées.. ! Ils n’ont pas de meilleurs moyens, sinon moins.., que les enseignants pour gérer ‘ les cas ‘. Virer un élève, c’est le réinscrire dans l’établissement d’à côté : il n’y a pas de structure d’urgence adaptée !

- Le chef d’établissement est chargé d’appliquer la loi. Les instances officielles de concertation et de décision d’un EPLE, sont ouvertes aux usagers du service public et aux personnels . Oui, les parents interviennent. Ils ont du mal à imaginer le comportement de leur progéniture dans une collectivité adolescente ! Ils mettent rarement en doute la parole de leur enfant . Chacun ayant déjà fréquenté l’école, chacun pense être compétent. Il sera difficile d’expliquer à chacun, qu’il n’est pas concerné par cette gestion éducative de l’argent public… Qu’il n’est pas concerné par les études, l’orientation, de leur enfant . Et quand, le collégien n’a plus d’enseignant, parce qu’il n’est pas remplacé ?

- Nous allons augmenter l’agressivité et la violence . Les enfants peuvent-ils avoir cette responsabilité, quant aux revenus de leurs parents ?

- Oui, il faut reconnaître que le ‘collège unique’, doit être repensé, révisé… Et, permettre à tous ces jeunes ( entre 14 et 18 ans ) de se réaliser dans un autre type d’apprentissage ; que la préparation au Lycée Général, lui-même préparatoire aux classes-prépas … !

-! Haï… J’ai du mal, à prendre cette proposition comme un programme politique ( dans le bons sens du terme.. )… Disons plutôt, qu’il faut revoir autrement la réforme de l’IUFM …

- Internat oui ; avec plus de surveillants-éducateurs.. Ce n’est pas nouveau ! Ils existent … Nous attendons les ‘clients’…

« Dans un second temps, nous nous occuperons des programmes — parce qu’il ne sert à rien de disposer d’un arsenal répressif si nous ne proposons pas, dans le même temps, une vraie formation, une vraie instruction, un vrai apprentissage — une vraie transmission. »
Ah voilà ! En fait, on n’a pas beaucoup avancé… ! Je suis déçu; d'autant que ce discours, est celui-là même de ceux, très agressifs, qui veulent casser du fonctionnaire, du prof ... Bref un discours populiste!
Il nous faut de vraies mesures, et des moyens proportionnés!